Et oui, c’est la reprise ! L’économie n’attend pas. Les coiffeurs comme beaucoup d’autres métiers sont autorisés à reprendre du service. Bien qu’il soit trop tôt pour tirer des conclusions, on peut déjà faire un état des lieux de cette période si particulière. Même si elle modifie l’activité quotidienne des coiffeurs, cette crise a surtout mis en avant quelques problématiques anciennes du métier. L’attente interminable de la fiche sanitaire officielle en dit long sur la complexité de la reprise pour les coiffeurs.
 

Trésorerie, gestion d’entreprise et conséquences

 
Pour ceux qui avaient une trésorerie optimale, cette crise sera moins douloureuse. Pendant ce confinement, les qualités de gestionnaire d’entreprise se sont révélées plus déterminantes que les qualités d’artisans. Mais de manière surprenante, ce secteur encaisse le coup. Une vraie attente client va lui permettre de ne pas manquer de chiffre d’affaire. Les aides auront permis aux plus organisés de faire face à la tempête. Mais il y a un retard, qu’il faudra rattraper. Entre le flux client limité, et les charges « en attente », beaucoup risquent de souffrir pendant de longs mois. Il faudra donc suivre le nombre de liquidations d’entreprises de la coiffure de très près . Cet indicateur sera le vrai baromètre des conséquences de cette crise.
 

Numérisation, solidarité et industrialisation

 
Elle était déjà en cours, mais cette crise l’accélère : la numérisation de la coiffure. Bien avant la publication de la fiche sanitaire officielle, de grands opérateurs du marché communiquaient déjà sur la marche à suivre. Et elle ressemble à peu de chose près à l’industrialisation du secteur, engagée déjà depuis quelques années. Sous couvert de solidarité et de RSE, certaines marques accentuent leur puissance, tandis que beaucoup d’entreprises de la coiffure se retrouvent sous pression. Mais une tendance certaine se dégage. Beaucoup d’entrepreneurs de la coiffure veulent se libérer de cette relation fournisseurs parfois toxique ( au propre, comme au figuré). De nouveaux opérateurs sont apparus, et d’autres vont bientôt apparaître; ils seront peut-être la clé de l’évolution du secteur de la coiffure.
 
 

Perspectives court terme

 
L’industrialisation a du bon, la numérisation encore plus. Mais il faudra prendre garde que ceux qui préconisent, ne soient pas les principaux bénéficiaires de leurs préconisations. Le secteur va devoir s’adapter à une nouvelle réalité. Il doit trouver son organisation propre, en repensant son métier de manière proactive. Que les salons s’inspirent plus du modèle « Agile » des freelances. Ces derniers ont moins souffert de cette crise. Qu’ils prennent aussi le meilleur du numérique en l’intégrant à sa juste place. Et que les freelances s’inspirent de la gestion d’entreprise des salons, avec des statuts plus adaptés à leur profession.
Développer de nouveaux services semble incontournable. Mais la profession est maintenant prête à y faire face.